Avec 58.2% de Oui et après une campagne agressive, le peuple suisse a nettement plébiscité le 21 mai la Stratégie énergétique 2050, à la surprise de certains. Un pas important sur la voie du tournant énergétique a ainsi été effectué. Mais la lutte va se poursuivre car quelques opposants ont déjà annoncé une obstruction systématique au tournant énergétique.
La Société Suisse pour l’Energie Solaire SSES se félicite de la nette adoption de la révision de la loi sur l’énergie. La SSES relève que le résultat du 21 mai montre clairement que la Suisse veut bâtir un avenir énergétique durable et miser sur les vecteurs énergétiques indigènes. L’énergie solaire y jouera sans conteste un rôle central. L’engagement de la SSES, qui travaille depuis plus de 40 ans en faveur de ces objectifs désormais adoptés, continuera d’être nécessaire pour la mise en œuvre de la Stratégie énergétique 2050. La campagne de votation, qui a été menée avec acharnement, a montré que le tournant énergétique ne va pas de soi en Suisse, même si le peuple a clairement voté Oui. Certains opposants ont déjà annoncé qu’ils ne voulaient pas participer à l’élaboration des solutions pour relever ces défis mais plutôt combattre chaque étape. Ceci malgré le fait que de nombreuses technologies dans le domaine des énergies renouvelables sont disponibles et prêtes à être utilisées de manière généralisée. Grâce à la baisse constante des prix dans le secteur du solaire, aux financements de départ prévus dans la nouvelle loi et aux nouvelles conditions pour les grandes installations photovoltaïques, le développement des énergies renouvelables connaîtra un nouvel élan suite à la décision du peuple suisse. La SSES contribuera à cet élan en donnant des informations et des conseils ou en soutenant les coopératives d’autoconstruction, de sorte que le solaire puisse prouver ses capacités. L’information est essentielle, comme l’ont par exemple montré les centaines de commentaires qui ont été publiés sur la page Facebook de la SSES pendant la campagne de votation. Notamment les idées que se font certaines personnes sur le photovoltaïque concernant les prix, la charge environnementale ou la durabilité sont souvent bien loin de la réalité. Des commentaires comme « absolument pas adapté à la Suisse », « trop cher », « polluant » ou « inefficace » montrent que le besoin d’informations est encore énorme.
Oui aux énergies renouvelables
La Stratégie énergétique permet non seulement davantage d’efficacité énergétique mais un approvisionnement avec de l’énergie plus fiable, plus renouvelable et plus abordable. Les investissements dans les sources d’énergie renouvelables sont des investissements dans l’avenir. La Stratégie énergétique assume cette responsabilité avec un encouragement limité dans le temps et proche du marché des installations utilisant des énergies renouvelables. Les producteurs de courant doivent commercialiser eux-mêmes leur électricité et obtiennent une prime correspondant aux coûts de production moins le prix du marché. Cette prime est alimentée par le supplément réseau qui peut dorénavant être augmenté à maximum 0.8 ct./kWh. Une partie des quelque 40’000 projets (avec une production attendue de 6 TWh de courant par an !) qui figurent sur la liste d’attente de la rétribution du courant injecté à prix coûtant (RPC) pourra enfin être réalisée. Cela dépasse la production annuelle totale des deux centrales nucléaires de Beznau I et de Beznau II.
Oui à l’énergie indigène
La force hydraulique suisse génère une très grande part de la valeur ajoutée en Suisse par ses investissements et son exploitation. Il en est de même pour le biogaz, le solaire thermique, la géothermie, l’énergie bois et l’énergie éolienne. Pour le photovoltaïque également, la valeur ajoutée réside majoritairement en Suisse. La planification, l’installation et la maintenance des installations sont en effet effectuées par des entreprises suisses. Et des panneaux solaires produits en Suisse sont sur le marché.
« L’argent reste ici » concrètement :
La Suisse importe chaque année de l’énergie pour un montant d’environ 10 milliards de CHF (pétrole, uranium etc.).
Les revenus liés aux vecteurs énergétiques importés vont à l’étranger : pourl’électricité, ce sont les producteurs européens de courant sale, issu du charbon et du nucléaire, qui en profitent – depuis l’initiative Sortir du nucléaire, tous les camps politiques sont unanimes sur le fait que ce n’est pas une solution. Pour le pétrole et le gaz, ce sont des pays comme la Libye, la Russie, le Kazakhstan, le Nigéria ou l’Azerbaïdjan qui en profitent. Ce qui accroit le pouvoir des dictateurs et la richesse des oligarques ; de plus, des régions sont déstabilisées et le flux de réfugiés augmente.
La Stratégie énergétique renforce la production d’énergie renouvelable indigène. La dépendance vis à-vis de l’étranger diminue et la sécurité de l’approvisionnement est renforcée. Oui aux entreprises suisses : le travail
Oui aux entreprises suisses
La Stratégie énergétique est une bonne affaire pour les emplois en Suisse :
Avec le Programme Bâtiments, encouragé par la Confédération et les cantons, des investissements dans la construction pour un montant de 700 millions de CHF ont été déclenchés en 2014. 5’000 emplois supplémentaires en ont profité. La Stratégie énergétique renforce le Programme Bâtiments.
Les entreprises de construction, les électriciens, les techniciens en bâtiments, les exploitants des centrales hydroélectriques mais aussi les agriculteurs, les forestiers, les professionnels du bois ou les ingénieurs en profitent. Et ceci dans tous les cantons de Suisse car l’installation et la maintenance des systèmes nécessitent de la main-d’œuvre régionale.
La Suisse, nation du savoir, de l’innovation et de l’exportation, profite de la sécurité de planification et d’investissement apportée par la Stratégie énergétique 2050. Des innovations dans le secteur de l’énergie et de l’efficacité sont demandées dans le monde entier. La Suisse est très bien positionnée pour s’assurer de précieuses parts de marché.
Des entreprises et des entrepreneurs qui offrent des emplois et des revenus à des milliers de famille en Suisse font partie de l’alliance « L’économie suisse pour la Stratégie énergétique 2050 ». Ensemble ils s’engagent pour la Stratégie énergétique.
Oui à l’efficacité énergétique
L’efficacité est dans l’intérêt de l’économie et de notre pays, pauvre en matières premières. La Stratégie énergétique fixe des objectifs d’efficacité et crée des incitations.
L’augmentation de l’efficacité est réaliste car les appareils électriques sont de plus en plus efficaces. Bien que le parc d’appareils ait augmenté de plus de 46% au cours des 13 dernières années, leur consommation de courant a diminué de 455 GWh par an (- 5,9 %) pendant la même période. Tel est le résultat d’une étude mandatée par l’Office fédéral de l’énergie sur les appareils électriques vendus en Suisse.
En sus du Programme Bâtiments, les investissements dans les bâtiments servant à faire des économies d’énergie ainsi que les coûts de remise en état des bâtiments de remplacement seront à l’avenir déductibles fiscalement. Les déductions fiscales pourront désormais être réparties sur trois périodes fiscales. Les propriétaires immobiliers, l’environnement et les entreprises locales en profiteront.
Nos voitures seront aussi plus efficaces. Les importateurs d’automobiles doivent réduire les émissions de CO2 des nouvelles voitures de tourisme à 95 g CO2/km en moyenne d’ici 5 ans. Grâce à ce système, les émissions au kilomètre ont déjà pu être massivement réduites par le passé, sans que les acheteurs ne remarquent quelque chose.
Une bonne affaire pour la force hydraulique suisse
La force hydraulique est la base de l’approvisionnement électrique suisse. Les centrales au fil de l’eau livrent en tout temps de l’énergie en ruban fiable. Les centrales à accumulation flexibles, en particulier dans les régions de montagne, apportent du courant supplémentaire exactement lorsque nous en avons besoin. Grâce à la transformation du système d’encouragement, la force hydraulique suisse sera soutenue plus efficacement et de manière plus respectueuse de l’environnement. Les régions de montagne en profiteront aussi. Avec une prime de marché limitée dans le temps, la Stratégie énergétique offre de surcroît la marge de manœuvre nécessaire aux grandes installations. Raisons pour lesquelles l’Association suisse pour l’aménagement des eaux s’engage pour une entrée en vigueur rapide de la Stratégie énergétique.
Les opposants n’ont aucune alternative
Les centrales nucléaires suisses ont atteint un âge avancé. La centrale de Mühleberg sera déconnectée du réseau en 2019. Les autres sont de plus en plus souvent à l’arrêt et suivront l’exemple de Mühleberg à moyen terme. Ceci également en raison de leur mauvais rendement. Quelles sont les alternatives à la Stratégie énergétique ? Construire de nouvelles centrales nucléaires en Suisse ? On ne trouve ni investisseurs, ni sites. La nouvelle centrale nucléaire de Hinkley Point prévue en Grande-Bretagne a besoin de subventions atteignant 50 milliards de CHF (tendance à la hausse) et un prix de rachat garanti (une sorte de RPC) de 12 ct./kWh pendant 35 ans. Le prix de rachat est quasiment trois fois plus élevé que le prix actuel de l’électricité sur le marché. S’ajoutent à cela une compensation de l’inflation et des garanties pour tous les prêts et les coûts non couverts de stockage, de désaffectation et d’assurance. Cela n’a rien d’une bonne affaire.
La Stratégie énergétique est une bonne affaire
La Stratégie énergétique augmente le supplément réseau de 1.5 à 2.3 ct./kWh. Une famille moyenne qui paie aujourd’hui CHF 75 de supplément réseau par an, en paiera dorénavant CHF 115 par an (chiffres de l’OFEN), 40 CHF de plus par année qu’aujourd’hui. Cette modeste augmentation représente un investissement judicieux dans l’avenir. Toutes les affirmations selon lesquelles il y aurait des coûts supplémentaires ne sont que pures fantaisies.
