L’Association des producteurs d’énergie indépendants (VESE) est d’avis que les tarifs d’électricité en fonction de la puissance sont contre-productifs pour la transition énergétique. En outre, l’Association déclare que l’écrêtement des pics ne sera pas nécessaire à long terme étant donné l’état actuel et la vitesse d’expansion du photovoltaïque.
Texte: Service de presse/Rédaction
Pour les tarifs liés à la puissance, il faut distinguer entre une redevance de base liée à la puissance raccordée, comme c’est le cas en Italie par exemple, et la puissance de pointe mesurée durant 15 minutes sur un mois. Une redevance de base liée à la puissance raccordée se justifie du fait que les capacités du réseau doivent être maintenues. C’est compréhensible dans une certaine mesure si un consommateur a besoin d’une puissance raccordée plus importante que pour une utilisation conventionnelle. Dans le cas des ménages privés cependant, l’énergie prélevée en moyenne est généralement déjà prise en compte dans la puissance installée dans le quartier. La règle des 15 minutes a été établie en raison de la charge thermique des réseaux et elle concerne l’industrie. Cela n’a toutefois pas de sens pour les ménages privés. Il est en effet très peu probable que tout un voisinage consomme le maximum d’électricité simultanément, durant le même quart d’heure, surchargeant ainsi le réseau électrique.
D’autres éléments plaident contre les tarifs d’électricité liés à la puissance
- L’efficacité et les économies d’électricité sont importantes pour la transition énergétique. Cette nécessité est indépendante du type de production d’énergie, car chaque production représente une charge pour l’environnement. C’est pourquoi les tarifs des réseaux sont reportés sur le prix de l’énergie. Cela rend le kWh d’électricité légèrement plus cher et accroît donc l’incitation à économiser l’énergie. Cependant, les tarifs liés à la puissance augmentent les coûts fixes et font baisser les prix de l’énergie, ce qui réduit l’incitation à économiser l’énergie.
- Du fait des tarifs en fonction de la puissance, les calculs pour les regroupements de consommation propre (RCP) sont plus difficiles à établir, car même un court pic de consommation peut entraîner une augmentation massive du prix de l’électricité.
- Les tarifs d’électricité liés à la puissance favorisent la tendance à l’utilisation d’accumulateurs (batteries) domestiques (pour supprimer les pics de consommation) – ces accumulateurs ne sont pas vraiment souhaitables sur le plan écologique, énergétique et économique.
- Si l’on a quand même des pics de consommation – qui servent à justifier les tarifs d’électricité – il est préférable d’utiliser les accumulateurs de quartier comme tampons, ce qui peut également délester les réseaux au niveau supérieur.
pas une nécessité
L’écrêtement des pics est le terme utilisé pour décrire la régulation des pics de production des systèmes PV. Cela n’est pas nécessaire au vu de la part actuelle du PV dans le réseau et cela se justifierait tout au plus dans des cas particuliers tels que, par exemple, une installation PV isolée et mal raccordée. Une obligation générale d’écrêtement des pics n’est pas opportune. Il existe déjà des exemples absurdes en ce sens. C’est ainsi que depuis 2020 dans le réseau de Primeo, toutes les nouvelles installations photovoltaïques doivent obligatoirement être équipées d’un système de déconnexion à distance cela entraîne des coûts supplémentaires élevés, rendant inutilement la transition énergétique plus coûteuse (selon le principe du feed-out, ce sont des coûts de réseau). L’écrêtement des pics de production ne devient important que lorsqu’il y aura une expansion massive du PV. Dans ce cas, il serait probablement nécessaire de « éguler vers le bas en été, mais cela ne poserait pas de problème d’un point de vue technique. L’énergie des modules ne serait tout simplement pas injectée. Il ne serait pas nécessaire de stocker les « xcédents , car ils ne seraient pas du tout générés. Si l’offre d’électricité est vraiment importante en été, il est également concevable que de nouveaux services ou options de stockage – tels que la production d’hydrogène – puissent émerger sur le marché en tant qu’innovation. Il faut donc démontrer qu’il y a effectivement un problème avant d’exiger l’écrêtement des pics dans le photovoltaïque. Il faut également démontrer que l’objectif ne peut pas être atteint par d’autres mesures telles que la régulation des transformateurs, la gestion de la demande, les accumulateurs de quartier au niveau de réseau 7 ou la régulation dans les centrales électriques conventionnelles. Chaque kWh d’électricité produit par le photovoltaïque ou d’autres énergies renouvelables permet d’économiser environ 0,3 litre d’équivalent pétrole. VESE préconise une accélération massive de l’expansion du photovoltaïque, car sinon l’électricité nécessaire à la transition énergétique, avec les nouvelles pompes à chaleur et l’électromobilité, ne peut être entièrement produite en Suisse.
Les frais de réseau sont un sujet important qui doit être examiné en détail. Ils continueront d’augmenter à l’avenir. Un exemple les compteurs intelligents à eux seuls, qui doivent être introduits principalement en vue d’une éventuelle libéralisation du marché, entraîneront des coûts d’environ 1,6 ct./kWh. A titre de comparaison la transition énergétique est actuellement subventionnée par un supplément de réseau de 2,3 ct./kWh.
Le texte complet de la prise de position peut être téléchargé ici
https://www.vese.ch/wp-content/uploads/
2021.02.22_Stellungnahme-Leistungstarife-und-Peak-Shaving.pdf