Cette année, le 7e congrès sur la pratique du photovoltaïque, qui s’est tenu en novembre, a une fois de plus connu une forte participation. Comme dans l’ensemble de l’industrie solaire, les coopératives d’autoconstruction ressentent également la demande croissante en énergies renouvelables. Bien que cela soit réjouissant, cela représente également un défi pour les coopératives de répondre aux attentes croissantes. En sus des présentations intéressantes proposées, de nombreux échanges ont eu lieu.
Texte : Linda Wachtarczyk/Rédaction
Le 11 novembre dernier, 150 participants se sont réunis à Spiez pour discuter du photovoltaïque et de l’autoconstruction. L’événement a débuté par un historique de l’autoconstruction. Syril Eberhart d’E-Wende a expliqué comment son quotidien professionnel a changé compte tenu de la croissance constante de la coopérative : en 2023, elle a doublé de volume. Syril Eberhart a relevé qu’une poursuite d’une telle croissance n’était pas souhaitable car elle nécessitait des ressources humaines supplémentaires, encore et encore. Les autres coopératives ont également témoigné de cette croissance, ce qui est toutefois réjouissant.
LE POINT SUR L’ACTE MODIFICATEUR
Lucia Grüter, de VESE, a expliqué les changements qui découleront de l’acte modificateur pour le PV. Ces révisions législatives s’inscrivent dans le cadre de la loi sur l’approvisionnement en électricité (LApEl), de la loi sur l’énergie (LEne), de la loi sur l’aménagement du territoire et de la loi sur les forêts. L’acte modificateur vise à renforcer la sécurité d’approvisionnement, à développer les énergies renouvelables, à renforcer l’efficacité énergétique et à créer des lois innovantes. De nouveaux objectifs de 35 TWh d’énergies renouvelables (hors hydroélectricité) d’ici 2035 et de 45 TWh d’ici 2050 ont été définis. Un tarif de rachat minimum est destiné à contribuer à une meilleure planification des investissements, ce qui a donné lieu à des discussions. Après tout, ce n’est qu’avec l’ordonnance qui suivra en février que l’on saura s’il s’agit vraiment d’une incitation financière pour les propriétaires d’installations. Une prime de marché flottante, qui devrait être attribuée lors d’enchères, sera également introduite pour les installations supérieures à 150 kWc sans autoconsommation. Autre nouveauté : Swissgrid prendra en charge, à partir de 2025, les coûts de renforcements dans le réseau de distribution et des lignes de raccordement à partir de la limite de la parcelle et au-delà de 50 kW. Un maximum par kWc peut être fixé. À partir de 2025, il sera également possible de créer des RCP virtuels et des communautés énergétiques locales au sein d’une zone de réseau. L’acte modificateur est encore relativement imprécis. Les détails sont définis dans l’ordonnance. Leur consultation devrait durer plusieurs mois.
QUELLE EXTENSION DE RÉSEAU EST NÉCESSAIRE ?
Une extension est nécessaire. Mais faut-il vraiment qu’il soit possible d’injecter la totalité de l’électricité d’une installation dans le réseau ? Christof Bucher, du Laboratoire photovoltaïque de la Haute école spécialisée bernoise, a expliqué les possibilités d’extension du photovoltaïque sans compter à 100 % sur une extension du réseau. Il a expliqué qu’il serait déjà possible de la mettre en œuvre techniquement aujourd’hui avec l’autoconsommation et les onduleurs. Cependant, ce qui est techniquement possible ne signifie pas nécessairement que cela peut également être mis en œuvre au niveau politique. L’expansion actuelle du réseau n’est pas suffisamment prise en compte. L’acte modificateur accorde également trop peu d’importance à l’adaptation du réseau. Une régulation devrait être autorisée et des incitations devraient être créées afin d’éviter d’injecter toute l’électricité dans le réseau.
PRIX DE L’ÉLECTRICITÉ ET DU GAZ
Walter Sachs, président de la SSES et de VESE, a expliqué le lien entre le prix de l’électricité et le prix du gaz. Tout d’abord, il est important de comprendre la différence entre le flux physique et le flux équilibré. Alors que le flux physique d’électricité va directement du producteur au consommateur, le flux d’électricité équilibré fait un détour par les groupes-bilans. Ceux-ci permettent de s’assurer que l’électricité est facturée et que le producteur dispose de suffisamment d’électricité. Dans le commerce de l’électricité à court terme, l’ordre de mérite représente la courbe de l’offre d’électricité. Si la part des énergies renouvelables est faible, le prix du gaz a une influence non négligeable sur le prix de l’électricité. Les centrales électriques au gaz apparaissent sur l’ordre de mérite malgré les prix élevés du gaz pour répondre à la demande en électricité. Par conséquent, l’augmentation des prix du gaz en 2022 a entraîné une augmentation des coûts globaux de production d’électricité.
VERS L’AUTARCIE ÉLECTRIQUE
Andreas Kuhn de SolarManager a présenté son système de gestion de l’énergie. Il a souligné à quel point le concept d’autoconsommation était mal vu : la part d’autoconsommation peut également être augmentée en consommant plus d’énergie. Il est donc plus logique de parler d’autosuffisance énergétique. De cette façon, on essaie de couvrir sa consommation autant que possible avec sa propre électricité. Pour y parvenir, tous les appareils à consommation directe doivent d’abord être optimisés avant de penser au stockage. La planification et la construction de l’installation photovoltaïque doivent également se faire à grande échelle et judicieusement afin de pouvoir injecter davantage d’électricité dans le réseau en hiver. Il est également important de prendre des mesures d’efficacité pour minimiser la consommation d’énergie.